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mot, c'est un oubli de nous-mêmes, pour chercher ce qui peut être agréable aux autres, mais d'une manière si délicate, que nous les laissions à peine s'appercevoir que tel soit notre but: elle sait contredire avec respect et plaire sans adulation, et elle est également éloignée de la fade complaisance et de la basse familiarité. Cyrus et Araspe s'entretenaient ainsi, lorsqu'ils découvrirent les côtes de la Phénicie, ils arrivèrent à Tyr bientôt après.

others, but in so delicate a manner as to let them scarce perceive that we are so employed it knows how to contract with respect, and to please without adulation, and is equally remote from an insipid complaisance and a low familiarity. Cyrus and Araspes were discoursing together in this manner when they discovered the coasts of Phænicia, and they soon after arrived at Tyre.

LIVRE SEPTIEM E.

LE roi de Babylone ayant détruit l'ancienne Tyr, les habitans avaient bâti une nouvelle ville dans une île voisine, à treize lieues du rivage. Cette île s'étendait en croissant et embrassait un golfe où les vaisseaux étaient à l'abri des vents. Plusieurs allées de cèdres enbellissaient le port, et il y avait, à chacune de ses extrémités, une forteresse pour la sûreté de la ville et du mouillage. Au milieu du môle était un portique de douze rangs de colonnes, où s'assemblaient, à de certaines heures du jour, pour acheter et pour vendre, les hommes de toutes les nations. Là, on entendait parler toutes les langues; là aussi l'on voyait les mœurs et les usages de toutes les différentes nations; en sorte que Tyr semblait être la capitale de l'univers. Un nombre prodigieux de vaisseaux flottait sur l'eau les uns partaient, les autres arrivaient: ici, les matelots ferlaient les voiles, tandis que les rameurs fatigués goûtaient le repos; là, on voyait lancer des vaisseaux nouvellement construits : une multitude immense de peuple couvrait le port; ceux-ci s'occupaient à décharger les navires, ceux-là à transporter des marchandises, et d'autres à remplir les magasins. Tous étaient en mouvement, ardens au travail et impatiens d'étendre le commerce.

Cyrus observa long-tems et avec plaisir

BOOK SEVEN TH.

THE king of Babylon having destroyed ancient Tyre the inhabitants had built a new city in a neighbouring island thirteen leagues from the shore. This island stretched itself in form of a crescent, and enclosed a bay where the ships lay in shelter from the winds, divers rows of cedar beautified the port; and at each end of it was a fortress for the security of the town and of the shipping. In the middle of the mole was a portico of twelve rows of pillars, where, at certain hours of the day, the people of all nations assembled to buy and sell; there one might hear all languages spoken, and see the manners and habits of all the different nations; so that Tyre seemed the capital of the universe. A prodigious number of vessels were floating upon the water; some going, others arriving; here the mariners were furling their sails while the weary rowers enjoyed repose; there one might see new built vessels launched; a vast multitude of people covered the port; some very busy in unloading ships others in transporting merchandize, and others in filling the magazines; all were in motion, earnest at work, and eager in promoting trade.

Cyrus observed a good while with pleasure

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cette scène d'activité et de travail, et s'avançant ensuite vers une des extrémités du môle il rencontra un homme qu'il crut reconnaître : Me trompé-je, s'écria le prince, ou est-ce Amenophis qui a quitté sa solitude pour venir dans la société des hommes? C'est moi-même, répliqua le sage Egyptien ; j'ai changé ma retraite d'Arabie pour une autre au pied du mont Liban. Cyrus, surpris de ce changement, fui en demanda la raison. Arobal, dit Amenophis, en est la cause; cet Arobal dont je vous parlai autrefois, qui fut prisonnier avec moi à Memphis, et mon compagnon d'esclavage dans les mines d'Egypte, était fils du roi de Tyr, mais il ignorait sa naissance. Il est monté sur le trône de ses ancêtres, et son véritable nom est Ecnibal. Je jouis d'une tranquillité parfaite dans ses états; venez voir un prince qui est digne de votre amitié. Je me suis toujours intéressé à lui, répondit Cyrus à cause de votre amitié pour lui, mais je n'ai jamais pu lui pardonner de vous avoir quitté ; je me réjouis avec vous de ce que vous l'avez retrouvé, j'ai la plus vive impatience de le voir et de lui témoigner la satisfaction que j'éprouve.

?

Amenophis conduisit le prince au palais royal, et le présenta au roi. Les grandes âmes se connaissent au premier regard, et le tems est inutile pour former une étroite amitié, lorsqu'une sympathie de pensées et de sentimens l'ont préparée. Le roi de Tyr fit à Cyrus plusieurs questions touchant son pays, ses voyages, et les mœurs des différens peuples qu'il avait vus; il fut enchanté des sentimens nobles et du goût délicat qui se manifestèrent dans les discours du jeune prince, qui, de son

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